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:: Jour 06 - Télécharger l'étape au format .gpx (GPS) - Télécharger l'étape au format .plt (OziExplorer) La sixième journée du voyage commence plutôt bien : il fait très beau, le ciel est bleu, sans nuages. Cela permet de mieux découvrir les environs de l'hôtel, car étant arrivés de nuit, nous n'avons pas vraiment pu situer les lieux. Le hameau de est situé dans une vallée creusée par la rivière Héraðsvötn, bordée à l'est et à l'ouest par des chaînes montagneuses culminant à environ 1000 mètres d'altitude. Au nord se trouve le petit village de Reykir, dominé par sa petite église grise au toit blanc. L'endroit est joli et accueillant, avec ses fermes, ses prés, ses nombreux tracteurs et ses chevaux, et même de petites forêts. Au bord de la rivière pousse une herbe d'un vert vif, tandis que des couleurs jaunes des vallons prennent le dessus à mesure que l'on s'éloigne de l'eau. Enfin, les montagnes et leur couleur bleutée dans la lumière matinale complètent ce beau taleau. Les bruits et les discussions qui nous parviennent de la cuisine témoigne d'une certaine activité, et c'est un petit déjeuner classique que nous découvrons quelques minutes plus tard, à 8h. Oeufs durs, fromage, salamis et jambon, divers fruits, comcombres, tomates et poivrons, céréales, confitures, jus d'orange... tout y est, et c'est bien trop pour seulement deux personnes! Nous sommes évidement seuls dans la grande salle à manger du gîte. Après avoir remercié nos hôtes, nous reprenons la route, le ventre bien plein et avides de découvrir de nouveaux paysages par ce temps idéal. A 12 km au nord, juste avant Varmahlíð, se trouve la toute petite église nommée Víðimýrarkirkja, datant de 1834. Très particulière, il s'agit de l'une des six églises de bois et de pierres recouvertes de tourbes qui existent encore de nos jours. La petite structure, qui rappelle un peu les vieilles granges norvégiennes à la toiture végétalisée, est entourée de quelques arbres et d'un cimetière qui conviendrait parfaitement pour un agréable pique-nique. D'ailleurs, dans l'enceinte de l'église, mais à l'extérieur du cimetière, est disposée une table de bois qui semble avoir été établie à cet usage. Un peu plus loin, au nord de Varmahlíð, la célèbre ferme de Glaumbær est également un bon exemple de construction en tourbe. On se croirait en plein hobbitbourg, au coeur de la comté de Tolkien, car ces petites habitations évoquent les trous qu'habitent les êtres de eptite taille aux pieds velus. La structure ne comporte qu'une façade de bois, là où se trouve la porte, si bien que vue de côté ou de l'arrière, il semble s'agir d'un espèce de talus qui dépasse à peine de la terre. Batie au XIXe siècle, la ferme, sur laquelle veille une petite église en bois typiquement islandaise, fait aujourd'hui office de musée, témoignage de la vie d'autrefois. Dans l'air, il flotte une agréable odeur campagnarde de bouse, mais je suis bien incapable de dire s'il s'agit de vaches, de chevaux, de moutons ou bien les trois en même temps. A mesure que l'on se rapproche de Sauðárkrókur au nord, en bordure du Skagafjörður, d'étranges îles apparaissent, comme de gros blocs posés sur la mer. Il y a tout d'abord l'île de Drangey, la plus proche de Sauðárkrókur, gros carré s'élevant à un peu plus de 120m au dessus du niveau de l'eau, et à laquelle on peut accéder en bateau pour y observer des oiseaux. Plus à l'est, et de forme plus allongée, se trouvent l'île de Málmey et enfin un espèce de grand plateau rocheux qui n'est pas une île, car relié à l'Islande par deux étroites bandes de terre, délimitant ainsi le lac Höfðavatn. La petite ville de Sauðárkrókur, avec ses 2500 habitants, paraît plutôt grande par rapport aux autres petites villes traversées les jours précédent. Quoiqu'en dise le poète anglais W.H. Auden, par ce beau temps, la ville paraît plutôt jolie et accueillante avec son église blanche et se spetites rues aux maisons colorées. Le guide Gallimard précise qu'Auden aurait affirmé que "la ville pourrait avoir été bâtie par des advantistes du 7ème Jour qui s'attendaient à aller au paradis quelques mois plus tard, alors à quoi bon ?" :) En tout cas, un petit passage en ville me permet de constater, une fois de plus, que de déambuler avec une canette de Coca à la main est follement à la mode chez les jeunes islandais. La route prend ensuite la direction de l'est, en longeant la mer d'un bleu intense, et offre de beaux panoramas sur le Skagafjörður et ses îles. Il n'y a personne sur les routes, et je constate, sur le pont qui franchit l'embouchure de l'Austari-Héraðsvötn, que je ne suis pas le seul à profiter de l'absence d'autres voitures pour faire des pauses photos en plein milieu de la route : un photographe s'est carrément installé avec son matériel sur le pont, ce qui est un peu plus gênant. Du côté est du Skagafjörður, à l'opposé de Sauðárkrókur, la route 767 s'éloigne vers l'intérieur des terres, en direction des montagnes, vers un véritable petit coin de paradis. Au fond de la vallée, entouré de sommet enneigé, se trouve l'évêché de Hólar, établi en 1106. Au milieu de ce minuscule village se dresse Hóladómkirkja, achevée en 1763 au terme de 10 ans de construction, qui ne porte pas le titre d'église mais bien de cathédrale, du fait que pas moins de 36 évêques on siégé ici pendant plusieurs siècles. Véritable centre religieux de l'Islande pendant plus de 600 ans, l'endroit était sûrement plus peuplé autrefois qu'aujourd'hui. La tour blanche qui domine le hameau a été bâtie à l'occasion des 400 ans de la mort du dernier évêque, décapité en 1550. De nos jours, il semble que l'endroit abrite une université. Quelle que soit les matières enseignées (il y aurait un collège agricole, à qui l'on doit la platation des arbres qui entourent Hólar), étudier dans un tel cadre est un privilège dont peut de gens peuvent se vanter. Une magnifique ferme de tourbe est visible, du même style que celle de Glaumbær. Enfin, il y a un aquarium, tout petit, que l'on peu visiter, et qui a été installé par les étudiants du collège agricole. Malheureusement, fasciné par le paysage, nous oublions de nous renseigner à ce sujet. Des sentiers partent du centre du village et s'aventurent dans la magnifique forêt de résineux, une forêt véritable, enfin, qui commence à se parer de ses magnifiques couleurs automnales. Le calme est absolu, il n'y a personne, si ce n'est quelques étudiants qui semblent avoir fini leurs cours, et il est bien difficile de se décider à poursuivre la route. De Hólar, une piste qui comporte apparemment quelques passage de gués conduit à Heljardalsheiði, puis à la vallée de Svarfaðardalur, de l'autre côté des montagnes à l'est. Mais une journée de 24h seulement est trop courte pour pouvoir tout voir et tout faire... Nous rejoingnons la route 76, qui longe le Skagafjörður, toujours sous un soliel radieux. Lorsque nous parvenons en vue des montagnes qui entourent le fjord de Siglufjörður, vers le nord-est, le paysage prend un aspect quelque peu irréel tant les reliefs apparaissent nettement au loin. Avec les reflets sur la mer, on croirait une image de synthèse tout droit sortie d'un logiciel comme Bryce. Le ciel est tellement dégagé et l'atmosphère pure que l'on aperçoit l'extrémité nord des fjords de l'ouest, à un peu plus de 130 km de là! Autour du lac Miklavatn, là où la route 76 monte au nord en direction de Siglufjörður, les montagnes révèlent des teintes magnifiques : à leur base, la courte végétation prend des couleurs vertes et orangées vives, tandis que de la neige recouvre par endroit les sommets sombres, tranchant avec le bleu intense du ciel. Les paysages de cette région de l'Islande figurent sans conteste parmis les plus beaux du voyage, et nous ne les retrouverons nulle part par la suite. L'endroit ressort beaucoup moins sombre et désolé que les autres régions côtières que nous visiterons plus tard. Mais peut être que cela est uniquement du au temps magnifique. Alors que la petite route sinueuse s'élève sur le flanc des montagnes qui plongent rapidement dans la mer, je ne peux m'empêcher de trouver une certaine ressemblance avec les paysages de la côte nord-ouest des îles Vesterålen, en Norvège. Là route emprunte des tunnels à sens unique, qui ne permette le passage que d'un véhicule, avec de temps à autres de petites niches sur le côté où se garer en cas de croisement. Et bien sûr, il faut que nous nous retrouvions face à un gros camion, juste au bon moment. De l'autre côté, niché au fond de son fjord, nous découvrons la ville de Siglufjörður. Tout autour de ce petit port se dressent des pics montagneux enneigés. Avec environ 2000 habitants, il s'agit en fait d'une ville plutôt importante à l'échelle de l'Islande. La population y décline, comme c'est le cas dans beaucoup d'autres endroits que les gens quittent pour s'installer vers Reykjavik et mener une vie plus facile, mais autrefois il s'agissait d'un centre économique important du fait de la pêche au hareng. La ville est aujourd'hui réputé pour le musée consacré à cette pêche, et pour les manifestations de musique folklorique qui s'y déroule chaque année en juillet au Folk Music Museum. Au centre se dresse l'église de la ville, Siglufjarðarkirkja, et les rues ne sont guères bordées que de petites maisons, dont certaines aux couleurs très vives. Dans l'air flotte une odeur de poisson, le ciel est d'un bleu pur, la température est de 16°C. Au plaisir des yeux et du nez, nous rajoutons celui du goût en dégustant de bonnes viennoiseries achetées à la bakarís (boulangerie) de la rue Aðalgata, en face de l'église. Le fjord est donc enchanteur par un temps comme celui-ci, et l'on se prend à penser que c'est l'endroit rêvé pour y mener petite vie tranquille au calme. Mais à quoi ressemble la vie dans un lieu si isolé durant les longs et sombres mois d'hiver ? La tableau est tout de suite moins attirant. Depuis Siglufjörður, il y a bien quelques pistes répertoriées qui s'éloignent vers le sud, dans les montagnes, mais elles ne mènent pas bien loin. La ville est un cul-de-sac, et après un petit tour au centre, il n'y a d'autre solution que de repartir par où l'on est venus, par la route 76. La route 82 contourne les montagnes par le sud, laissant entrevoir les glaces de l'Unadalsjökull, puis remonte vers le nord-est en direction d'Ólafsfjörður. Ce petit port, est isolé au fond d'un fjord étroit, tout comme celui de Siglufjörður, mais il semble moins attrayant que ce dernier. Cependant, il faut reconnaitre que le temps, un peu plus couvert à ce moment là, biaise l'impression que donne le lieu. Afin de nous rendre de l'autre côté de la chaîne montagneuse (sommets enneigés de Gvendarskál et Kerahnjúkur) qui sépare les fjords Ólafsfjörður et Eyjafjörður, nous choisissons d'emprunter la piste Ólafsfjarðarmúlinn qui fait le tour du cap nommé Ólafsfjarðarmúli. Les guides touristiques parlant d'un chemin évoluant dans des décors dignes du Seigneur des Anneaux, il est normal de privilégier cette voie plutôt que le récent tunnel qui coupe sous la montagne. Il paraît que du haut de cette piste, on jouit d'une belle vue sur l'île de Grímsey, située à une cinquantaine de km au nord-est. Malheureusement, nous n'allons pas bien loin et sommes contraints de nous arrêter après quelques 1600m de piste à peine : un éboulis de grosses pierres bloque le chemin. La piste n'est donc pas entretenue du tout, et ça doit être pire encore plus loin. Nous profitons de la vue sur le fjord d'Ólafsfjörður et faisons donc demi-tour, pour emprunter finalement le tunnel, long de plus de 3 km. Encore une fois, il s'agit d'un étroit tunnel ne permettant le passage que d'un seul véhicule! Au bout du tunnel, nous découvrons une vue encore une fois magnifique, en direction des montagnes qui nous font face, de l'autre côté de l'Eyjafjörður. D'après les cartes, il semble que cette péninsule, qui constitue la rive est du fjord, soit assez sauvage. Les cartes GPS signalisent 2 pistes, Flateyjardalsvegur et Leirdalsheiðarvegur, qui sillonnent les montagnes du sud au nord. Un troisième chemin parcourt la rive ouest de la péninsule. C'est le genre d'endroit qui ne me donne qu'une envie : y aller. Mais nous n'avons pas le temps de jouer les explorateurs cette fois-ci. La route 82 descend au sud en longeant le fjord, et passe par la petite ville de Dalvík, qui a été en partie détruite par un fort tremblement de terre en 1934. C'est de ce petit port, qui fait face à l'île de Hrísey, que partent les bateaux pour Grímsey, à cheval sur le cercle polaire. Juste avant Dalvík, à Framnes, une petite cabane rouge vraiment bien placée fait face à un joli panorama, avec le fjord et la partie nord de l'île de Hrísey au 1er plan, et au fond les montagnes aux sommets enneigés située de l'autre côté de l'Eyjafjörður (voici la même petite maison sur un autre site, où figurent de très belles photos). A partir de Dalvík, les routes 805 et 807 nous donnent l'occasion de faire un petit détour dans la vallée de Svarfaðardalur, en direction du sud-ouest. Le paysages et les couleurs y sont véritablement sublimes. Le long de la rivière qui creuse la vallée s'étendent des paturages d'un vert vif. De petits hameaux, tels que celui de Hofsá, surplombé par une cascade du nom de Goðafoss, se blotissent aux pieds des montagnes, qui revêtent des couleurs orange à rouge, tandis que les sommets sont couverts de neige éternelles. Par ce temps idéal pour la randonnée, on aurait envie de marcher, de pousser la route plus loin, jusqu'à la piste qui s'élève vers Heljardalsheiði, et qui rejoint le petit paradis de Hólar. Mais encore une fois, les deux semaines de voyage et les itinéraires prévus ne laisse pas assez de temps pour ce genre de petites excursions. De retour le long de l'Eyjafjörður, peu avant d'arriver à Akureyri, une autre incursion vers l'intérieur des terres mais par la route 1 cette fois-ci, permet de découvrir une autre charmante vallée, nommée Öxnadalur. J'avoue m'être assoupi quelques minutes, pas au volant bien sûr, mais côté passager. lorsque j'ouvre les yeux, nous sommes arrêtés à Jónasarlundur, à un endroit où un petit chemin fait une boucle au bord de la route 1 en guise d'aire de repos. Bordant la rivière Öxnadalsá, quelques arbres constituent un petit îlot de verdure agréable. De l'autre côté de la rivière, se dressent les quelques petites fermes d'Auðnir, et au fond les pics noirs, acérés et le contour déchiqueté d'une sombre chaine montagneuse dominée par les sommets Hraundrangi, Drangafjall, Háafjall et Kiðlingshnjúkur. Maleureusement, la "forêt" se limitent à ces quelques arbres, mais en continuant vers le fond de la vallée, le paysage n'en demeure pas moins magnifique. Si l'on continue à suivre la route 1 vers l'ouest, on aboutit aux environs de Varmahlíð, d'où nous somems partis ce matin. Nous faisons donc demi-tour à hauteur d'une habitation abandonnée Bakkasel, et reprenons la route vers Akureyri. A Akureyri, au fond de l'Eyjafjörður, nous redécouvrons les premiers feux depuis notre départ de Reykjavík. Il faut dire que sur les routes islandaises et dans les petites villes, les feux rouges sont bien dispensables à une bonne circulation, vu qu'il n'y a personne sur les routes. Avec un peu plus de 15 000 habitants, il s'agit de la seconde ville du pays. Nous ne nous rendons pas immédiatement au centre, mais profitons du fait que les derniers rayons de soleil éclairent encore la ville et le fjord pour en avoir une vue d'ensemble depuis le mont Hlíðarfjall, situé à quelques km du centre en direction du sud-ouest. Les installations au sommet du mont témoignent de la pratique des sports d'hiver, à moins de 10 minutes de la ville. Du opposé à la ville, on peut observer les glaces du Vindheimajökull. Au sud, de l'autre côté de la vallée Glerárdalur, on aperçoit le mont Súlur, ainsi que les neiges qui recouvre le sommet de Kerling. Les environs de la ville sont assez jolis, avec notamment de petites forêts, près du golf en descendant du mont Hlíðarfjall, et plus au sud à Kjarnaskógur le long du fjord. A mesure que décline le jour, le froid se fait sentir, et nous décidons de nous rendre jusqu'à la ferme de Kristnes, à 10 km au sud du centre ville, avant qu'il ne fasse trop sombre. Alors que nous longeons l'Eyjafjörður par la route 821, nous constatons que bon nombre de voiture sont garées au bord de l'eau : beaucoup de monde semble attendre quelque chose, certains avec des pares de jumelles à la main, d'autres avec des appareils photo ou des camescopes. Mais il n'y a rien à la surface de l'eau... Entre Akureyri et Kristnes, les montagnes se reflètent sur les eaux calmes du fjord. Alors que nous repassons une seconde fois au bord du fjord, en retournant vers le centre, la foule a encore grandit. Curieux de savoir quel évènement peut rassembler autant de gens, nous nous arrêtons, comme tout le monde. Après quelques minutes d'attente, rien de spécial ne se produit. Je m'adresse alors à quelqu'un, un touriste apparement, pour tenter d'en savoir plus. Il me répond alors : "people are waiting to see the baleines". Et à peine prononce t-il le mot "baleine" qu'un animal surgit effectivement de l'eau. Les gens s'activent, déclenchent les appareils, essayent de se rapprocher au plus près. Mais la forme ronde du cétacé disparaît rapidement, pour apparaître un peu plus loin quelques dizaines de secondes plus tard et projeter en l'air des jets d'eau par son souffle. Pour faire comme tout le monde, je suis bien évidemment sorti de la voiture avec l'appareil en main, et je parviens à prendre quelques images exploitables de cette scène innattendue. Mais il faut être prompt : les animaux, apparement au nombre de deux, ne restent pas bien longtemps à la surface de l'eau, et on ne sait jamais où il vont réapparaître. Vu la faible luminosité, j'augmente les iso, et c'est précisément à ce moment là que l'un des cétacés en profite pour faire sa plus belle apparition et dévoiler son aileron, alors que je me perds maladroitement dans les réglages. A cet endroit, près du coeur de la ville, le fjord n'est pas bien large : quelques 1700 m seulement séparent les deux rives. Mais les deux cétacés semblent aimer se donner ainsi en spectacle et apprécier l'engouement qu'ils suscitent : très prochent de la route, il se rapprochent jusqu'à quelques dizaines de mètres de la foule. Pendant le demi heure que nous passons à admirer ces animaux, qui me semblent appartenir à l'espèce Hyperoodon ampullatus (Hyperoodon boréal), un vieil islandais engage spontannément la conversation. Il m'explique qu'il s'agit d'une maman et de son petit qui jouent dans les eaux du fjord, en quête de nourriture, depuis un peu plus d'une semaine. Il est assez rare d'en voir aussi près de la ville, mais cela arrive de temps en temps. "Where are you from ?" me demande t-il dans un anglais très bon, comme c'est le cas en général dans les pays nordiques (c'est surtout l'accent employé qui fait la différence). Lorsque je cite la France, Toulouse, il replonge dans ces souvenirs, les yeux brillants, et m'explique qu'il connaît Toulouse puisque la ville rose a été pendant bien longtemps le lieu d'émission de la seule radio captée en Islande (?). Il me parle ensuite de Paris, qu'il a visitée à l'occasion d'un trajet entre Paris et Londres en 1957. Une petite conversation avec les gens du pays est toujours appréciable et enrichissante! Nous laissons finalement les deux hyperoodon, leur public et mon nouvel ami pour nous mettre nous aussi en quête de nourriture. Après avoir longuement hésité entre le restaurant Bautinn (cuisine typiquement islandaise à base de burger et pizzas selon le guide du routard) et le Subway, notre choix se porte finalement sur le Salad Bar du supermarché 10-11 de la rue Hafnarstræti. Pour quelques euros, on a la possibilité de composer une salade à sa guise. Que la barquette soit tout juste remplie ou pleine à craquer, le prix reste le même :) De la ville d'Akureyri, nous n'avons qu'un petit apreçu de la rue commerçante Hafnarstræti, dans laquelle déambulent deux personnages curieusement habillés, et vaguement de l'église Akureyrarkirkja, bâtie en 1940 . Par rapport aux photos visibles dans le Guide Gallimard, la batisse mitoyenne du 10-11, reconnaissable par ces deux tours, a été repeinte dans un joli bleu, tandis que quelques autres maisons se sont parées d'autres couleurs vives, conférant ainsi à la rue un aspect chaleureux et bien nordique. Mais la luminosité déclinante, le froid et une petite envie pressante de nous encouragent pas à flaner en ville. Nous reprenons donc la route pour gagner le gîte du jour, mais alors que nous regagnons le bord du fjord, à l'intersection d'Austurbrú et Drottningarbraut, nous constatons que si la foule s'est dispersée et ne se limite maintenant qu'à une dizaine de personnes, les cétacés sont toujours là, et l'un d'eux effectue un magnifique saut hors de l'eau, à environ 4 mètres du bord, sans exagéré. Le temps de se garer et de descendre, les hyperoodons se sont déjà éloignés. Nous restons encore 20 bonnes minutes à les observer dans un froid maintenant bien mordant, puis leur disons au revoir pour de bon. Nous trouvons notre gîte, le Sveinbjarnargerði Sveitahótel, un peu plus loin au nord, sur la rive est de l'Eyjafjörður. Il s'agit d'un véritable hôtel, muni de pas mal de chambres, qui se distingue des autres gîtes dans lesquels nous avons dormi par le côté assez... vieillot et peu engageant de la décoration. Mais qu'importe, une connection WiFi est disponible, et qui plus est le cadre ne change rien au goût des salades composées, plutôt bonnes! Au cours de la nuit, alors que je dors profondément, Eva trouve le courage de se lever pour guetter les aurores boréales. Mais sa tentative tourne court puisqu'elle ne parvient même pas à trouver une porte de sortie pour se rendre dehors :) Ca ne sera pas pour cette fois-ci non plus... |
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![]() Hébergement du jour: Sveinbjarnargerði Sveitahótel Sveinbjarnargerði 601 Akureyri, NORÐURLAND / NORTH +3544624500 |